[Terminé]Qu'y a-t'il sous ces Rubans Roses ? [Ribbons Deroze]

Hum. le Libérateur avait beau montrer et dire à Gaïa qu'il allait bien, le brun ne le croyait que peu. Peut-être qu'il se faisait des idées, mais à vue de nez, les blessures ne semblaient pas être de simple éraflures. D'ailleurs, Ôkami avoua qu'il avait l'habitude de se mettre lui-même en danger pendant ses tests, justifiant cela en disant qu'il s'agissait là de la meilleure manière d'observer les effets de ceux-ci. Grand bien lui en fasse, se disait le premier Libérateur. Après tout, s'il souhaitait se blesser en forçant d'autres personnes à mourir d'elles-mêmes, il ne pouvait que mériter ce qui lui arrivait. Alberto était habituellement très sympathique et passait sur un bon nombre de chose, mais il n'acceptait pas que l'on s'attaque à la vie d'autres êtres vivants, même si ceux-ci sont qualifiés de mauvais. Par contre, une autre chose qui avait du mal à passer pour le jeune homme était le fait que Ribbons semblait avoir mêlé sa protégée à ces étranges expériences. Elle n'avait pas entravé l'expérimentation d'Ôkami ? Bien sûr que non, elle ne l'avait pas entravé ! Le jeune garçon aurait pu tout aussi bien lui demander de tuer quelqu'un, elle l'aurait fait, simplement pour voir comment fonctionnait la méthode du Libérateur. Déjà que à ce moment Gaïa était crispé, alors lorsque Ribbons annonça que Febe avait participé à sa manière à l’expérience, il tourna la tête rapidement vers l’intéressée, avec de grands yeux, tout en lançant un « Oui » à la demande de l'autre Libérateur. Sur le moment, Sil avait plus besoin de réponses de la part du la jeune fille qu'autre chose, aussi il soutint le regard de celle-ci, alors qu'elle se décidait à exposer les faits dans un rapide résumé, expliquant que Remo pourrait donner la version complète plus tard. Mais au moins, elle avait réussi à rassurer Gaïa qui se permit de s'asseoir face à son homologue, les coudes sur la table et les mains jointes devant son visage, observant rapidement Ribbons, alors que Febe s'approchait de son frère de coeur pour rester debout à côté de celui-ci. Finalement, Alberto décida de réengager la conversation, tout en se redressant sur son siège.

« Hum. Elle m'a donné un résumé et je dois avouer que je suis étonné, autant dans le bon que dans le mauvais sens. Vous semblez maîtriser la situation, sans pour autant aller tellement dans l'extrême. Par contre, vous semblez jouer avec les personnes et les observer s'entre-tuer ne semble pas vous affecter plus que cela, ce que j'ai du mal à comprendre. Mais peut-être qu'en étudiant un peu mieux ce qui s'est passé à votre atelier... Il jeta un regard à la blonde, avant de reprendre son petit discours, croisant de nouveau les bras. Et je suis également agréablement surpris que Febe ait agit ainsi avec Eric Mattews. Je me chargerais de le contacter, plus tard, afin de mettre les choses à plat. » Dit-il, calmement, avec un petit sourire en coin. Il avait quelques mots à dire à cet individu et comptait bien le retrouver, à présent. Si Ribbons n'était pas intervenu, il n'aurait sûrement pas eut l'idée de contacter l'un des témoins, même si celui-ci avait clairement menti lors du procès. Mais il ne pouvait s'empêcher d'avoir un petit malaise quant au fait qu'Ôkami ait mis en danger la vie du fils de Mattews simplement pour l'attirer et le tester. D'ailleurs, pourquoi cet homme en particulier ? Le nouveau Libérateur avait-il prévu la rencontre avec Alberto à l'avance ? Ou n'était-ce qu'une coïncidence ? Mais il n'allait pas poser ces questions, bien évidemment. Ils s'étaient que trop étendu sur les méthodes d'Ôkami et le temps qu'avait bloqué Gaïa pour rencontrer son collègue s'était écoulé pendant l'épisode de l'atelier et touchait bientôt à sa fin. Dans peu de temps, le Libérateur allait redevenir Alberto Modenese et recevoir des clients dans son bureau.

« Très bien, ne nous étendons pas plus sur ce sujet, Ôkami, l'heure tourne. Pouvons-nous rapidement parler de l'avenir de l'organisation ? Avez-vous des projets pour celle-ci ? Des idées d'actions pour la promouvoir, par exemple. »

Ribbons ne semblait pas tellement souffrir de ses blessures et commença à faire un petit discours à l'autre Libérateur afin d’exposer un rapide résumé de son opinion par rapport à la situation de l'Aurore, expliquant que celle n'était malheureusement pas dans le cœur de tous les habitants de l'île, avouant que certains d'entre eux comprenaient encore mal les intentions de l'organisation. Le plus logique, dans l'esprit de Gaïa à ce moment précis, avait été d'imaginer une campagne d'information massive, mais visiblement, Ôkami avait une autre idée. Boycotter les actions de la Ligue ? Proposer des escortes bénévoles aux plus faibles ? Rassurer les populations en prouvant que la Ligue ne leur suffit plus ? Toutes ses idées étaient loin d'être mauvaises, mais Alberto voyait quelques points noirs à celles-ci, en particulier les actions bénévoles. Certes, lui n'était pas dérangé à l'idée de faire ces actions, mais il fallait trouver des personnes voulant faire du bénévolat. L'idée était donc à méditer. Ainsi, le premier Libérateur écouta son homologue jusqu'à la fin du discours de celui-ci, avant de croiser les bras sur sa poitrine, se préparant à parler, lorsqu'une lumière rouge de son inter-phone se mit à clignoter, à côté du nom de la secrétaire. Sans même décrocher, Alberto savait qu'il s'agissait des clients qui venaient d'arriver. Soupirant doucement, il se leva de sa chaise, avant de tendre une main vers le jeune homme face à lui.

« Excusez-moi, Ôkami, mais je vais devoir vous laisser, j'ai un rendez-vous. Nous reparlerons de tout cela plus tard, n'est-ce pas ? Il prit son agenda rapidement, le feuilletant, avant de relever la tête. Lundi prochain à 15heures, cela vous va ? »

Pendant ce temps, Febe s'était rapprochée de Ribbons et l'observait sans rien dire, en serrant son Balbuto contre sa poitrine. Elle avait envie de lui dire « au revoir », mais ne savait pas vraiment comment le faire, sur le moment. Faire un bisou sur la joue ? Tendre sa main ? Ou ne strictement rien faire comme elle en avait l'habitude ? La dernière option semblait être la moins gênante, aussi, elle resta planté à côté du jeune homme, tout en songeant fortement à mieux se contrôler les prochaines fois.

HJ: