I must confess that I feel like a monster [Vanilla]

Messages : 25 Date d'inscription : 20/03/2014

Maé marchait depuis deux bonnes heures au hasard des ruelles. Nath lui avait bien sûr indiqué la pharmacie où il devait retirer ses médicaments, mais évidemment, cet ahuri n'avait donné ni le nom de la rue, ni la station de métro. Tout juste le quartier, et un vague "c'est à peu près par là" sur une vieille carte.

Super.

Elle s'affala sur un banc au détour d'une ruelle, dépitée. Elle avait demandé à trois passants, et aucun n'avait eu l'air de savoir de quelle pharmacie elle parlait. Et évidemment Nath n'avait pas précisé le genre de médicaments dont il avait besoin, elle n'avait que l'ordonnance écrite d'une main de médecin. Des hiéroglyphes seraient plus déchiffrables, quoi.

Soudain, prise d'une intuition miraculeuse, elle se leva et poursuivit sa route. Elle tourna dans la seconde ruelle à droite, qui n'avait de "rue" que le nom tant elle était étroite, et elle tomba nez à vitrine avec une vieille enseigne délabrée. Pharmacie Mistigrix... Restait plus qu'à entrer. En serrant le papier d'ordonnance dans son poing, la jeune fille poussa la porte sale, faisant tinter un petit carillon à l'entrée.

Une journée. Cela faisait une journée que l'enfant de Lavanville était partie de son chez elle temporaire. Ôgi, le médecin d'Avalaville, lui avait demandé d'aller à Mégapagopolis afin d'y prendre de nouveaux médicaments, vu que son stock commençait à s'épuiser. En temps normal, il y serait allé lui-même, mais les patients étaient de plus en plus nombreux et il ne pouvait se résoudre à abandonner son cabinet, même pour une journée.

C'est pourquoi c'était Vanilla qui avait été mandatée par le vieil homme. Avec son mutisme habituel, elle avait accepté et avait pris des provisions pour deux jours dans son sac ainsi que la lettre qu'elle devait remettre au pharmacien. Il ne lui avait pas donné beaucoup d'informations concernant la localisation exacte de la pharmacie, mais lui avait tout de même indiqué de quel côté de la ville elle se trouvait.

Aussi, Vanilla cherchait-elle de son regard glacial une quelconque indication qui pointerait vers une pharmacie. Sentant qu'elle ne trouverait pas, elle s'arrêta un moment sur le côté d'une rue passante et scanna les esprits des gens qui défilaient devant ses yeux.
Au bout de quelques secondes de recoupement d'informations, elle s'était fait une idée assez claire de l'endroit où se trouvait cette Pharmacie Mistigrix et s'y dirigea.

Ses pas l'avaient guidée dans une ruelle mal famée où n'importe qui d'autre aurait hésité avant de s'engager. Mais confiante, la petite continua jusqu'à 'enseigne verte. Lorsqu'elle était entrée, il n'y avait personne d'autre que le pharmacien. D'un regard circulaire, Vanilla regarda l'ensemble de la boutique : plusieurs étalages de médicaments et, dans la vitrine, plusieurs autres un peu plus colorés. Elle remarqua cependant aussi et surtout une peluche rose disposée elle aussi en vitrine.

Le carillon sonna à nouveau et une autre fille entra. Vanilla ne bougea pas. Si elle voulait lui passer devant, peu importait. À vrai dire, ce qu'elle allait demander pouvait peut-être prendre du temps, inutile de gêner les autres clients potentiels.

Messages : 25 Date d'inscription : 20/03/2014

En entrant dans le magasin, elle détailla les alentours. La boutique était petite mais plus propre que ce qu'on l'aurait imaginé de l'extérieur. Quelques rayons présentaient des... objets étranges. Derrière le comptoir, plutôt que des pastilles pour la toux, étaient exposées des genres de vestes dont les bras étaient attachés dans le dos, ou des collections de seringues...

Elle réalisa où elle se trouvait. C'était une pharmacie pour les malades mentaux. Et les graves, avec ça. Deuxième réalisation : Nath l'avait bien envoyé ici. Il était donc plus atteint que ce qu'il devait le dire... Les deux seules personnes présentes dans la pharmacie étaient le vendeur, un grand type à moitié chauve avec une moustache imposante, et une gamine qui devait pas avoir plus de son âge. Quel que soit l'âge qu'elle avait, en fait. Et elle était habillée bizarrement... Comme une sorte de maid ou d'infirmière avec le truc qu'elle avait sur la tête... Avec plein de froufrous partout. C'était juste ultra-bizarre. Alors, Maé fit la seule chose acceptable lorsqu'on entre dans un magasin.

"...'jour."

Elle s'éclipsa derrière un rayon, faisant mine d'observer attentivement ce qu'il contenait (à savoir des couches d'incontinence) et attendit que la gamine qui était arrivée avant elle passe au pharmacien. Qui sait, elle avait peut-être des trucs intéressants à piquer. Dès que celle-ci s'approcha du comptoir, Maé s'avança tranquillement derrière elle, comme pour faire la queue, et détailla la jeune fille.

Elle était frêle, indubitablement, largement aussi frêle qu'elle. Mais elle était engoncée dans tellement de couches de vêtements qu'il aurait fallu une demi-heure pour la fouiller. Aucune chance de trouver quoi que ce soit dans une hypothétique poche, donc. Par contre, le petit sac qu'elle avait au côté pourrait être intéressant... Sans croiser le regard du pharmacien, elle fit mine de s'intéresser aux crèmes et pommades disposées près du comptoir, et tâta la besace d'une main experte pour en déterminer la valeur.

Vanilla avait à peine prêté attention aux salutations express de la jeune fille qui était entrée. Voyant que finalement, elle préférait regarder les rayons, elle se dirigea vers le pharmacien et, sans un mot, lui tendit le papier sur lequel Ôgi avait écrit afin d'obtenir les médicaments qu'il lui manquait. D'abord suspicieux, le pharmacien fit la moue et se dirigea vers l'arrière-boutique.

Restée immobile, Vanilla sentit quelque chose frôler discrètement son sac. Elle n'y prêta d'abord pas attention, pensant que l'autre cliente s'était juste approchée d'un peu trop près. Mais lorsque la sensation se fit plus insistante, Vanilla plissa imperceptiblement des yeux et tendit l'oreille : quelqu'un tripotait son sac.
Aussi vive qu'elle put, mais avec une démarche toujours aussi mécanique, elle se retourna et attrapa la main frauduleuse.

- C'est contraire à la volonté de Kami.

Elle n'exerçait aucune pression sur le poignet qu'elle venait d'attraper et si elle le voulait, la petite pickpocket aurait très bien pu se dégager. En revanche, elle la fixait avec insistance de ses grands yeux rouge.

HRP:

Messages : 25 Date d'inscription : 20/03/2014

Une main fine se referma sur le poignet de Maé, et celle-ci jura en silence. La gamine planta ses yeux d'un rouge étrange dans ceux, bleus, de la voleuse prise en flagrant délit.

"C'est contraire à la volonté de Kami."

Les deux jeunes filles se dévisagèrent. Pendant plusieurs secondes, les yeux saphir de Maé affrontèrent ceux rougeoyants de cette inconnue. Puis elle brisa le silence, sans pour autant se dégager, d'une question :

"C'est qui, Kami ?"

Un sourcil levé, sans la moindre trace d'agressivité ou de tentative de fuite, Maé avait simplement posé la seule question qui lui avait traversé l'esprit. Derrière son comptoir, le pharmacien n'avait sûrement rien compris à ce qui venait de se passer.

Etonnée par le contact froid de la main de la jeune fille, autant que par sa voix presque monocorde et ses gestes quasi-mécaniques, Maé ne tenta donc pas de se dégager de sa poigne pourtant aisément brisable, et attendit une réponse, le sourcil toujours levé.

La fille n'avait même pas essayé de se dégager et avait simplement posé une question.

- C'est qui Kami ?

Vanilla lâcha un moment le poignet qu'elle tenait et joignit ses mains en fermant les yeux :

- Kami... il est notre maître à tous.

Pour Vanilla, Kami était l'incarnation du divin sur Terre. Tout ce qu'elle voyait, ce qu'elle sentait, ce qu'elle vivait, était son oeuvre. Il était le créateur, le pardon, l'amour. Et elle respectait énormément cet être.

- Il est là. Il t'a déjà pardonné.

Elle avait rouvert les yeux, faisant face à la jeune fille. Le pharmacien était toujours dans l'arrière boutique et il était très peu probable qu'il ait entendu cette conversation.

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Maé leva son sourcil encore plus haut. Alors elle était tombée sur une fanatique religieuse... Ou bien une folle dingue. D'où sa présence dans la boutique. Tout était lié... Enfin, la gosse l'avait lâché, et le pharmacien n'avait rien vu. Tant mieux.

"Il... pardonne facilement, ton Kami ?"

Si c'était le cas, elle pourrait peut-être lui arracher son sac sans crainte de fureur divine. Maé rit intérieurement à cette pensée. Pourquoi avoir seulement posé la question ? Elle n'en savait rien. Etrangement, elle sentait que cette gamine avait quelque chose à lui apporter. Elle avait toujours été douée pour deviner certaines choses à propos des gens, comme un feeling... Et ce feeling ne la trompait pas souvent.

Et là, il lui hurlait dans les oreilles que la fille était capable de faire des choses insensées. Des choses qui pourraient l'aider à savoir qui elle était réellement. D'où elle venait. Tout ce qu'elle ne savait pas...

Si elle avait été plus expressive, Vanilla aurait sans doute pu prendre la journée pour expliquer le divin de Kami et la puissance de son pardon. Au lieu de cela, elle se contenta de hocher la tête.
Puis, alors qu'elle se retournait pour attendre le pharmacien, quelque chose, une image flasha dans son esprit. Elle regarda l'autre jeune fille comme si elle en était la cause. À vrai dire, elle sentait qu'elle en était la cause. Elle sentait une sorte de dilemme dans son esprit, un affrontement entre ce que lui dictait son cerveau animal et ce que lui murmurait son intelligence.
Alors que son regard était plongé dans le bleu des yeux de la chapardeuse, le rouge des siens s'alluma et elle commença à y lire, d'abord ce qu'il y avait en surface :

- Maé... Voler... Curieuse...

Elle y avait vu le nom de la petite ainsi que sa première intention de possiblement lui faire les poches. Puis, plus nouvelle, plus fraîche, elle avait vu sa curiosité à son égard.

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Les yeux rouges de la fillette s'allumèrent, et Maé commença à se demander ce qu'elle était vraiment.

"Maé..."

Ses yeux s'agrandirent. Elle était certaine de n'avoir pas donné son prénom à la gamine. Comment est-ce que...

"Voler..."

Ca, elle le savait de base. Elle avait soupesé le sac, et ça n'était certainement pas dans un but innocent. Les yeux rouges se firent plus brillants, et Maé commença à sentir quelque chose dans son crâne. A l'intérieur de son cerveau. Et elle comprit.

"Curieuse..."

La fille lisait ses pensées. Les plus en surface d'abord, comme son identité et son état d'esprit, et la dernière chose qui avait occupé son attention. Le pharmacien prenait-il son temps, ou ledit temps passait-il soudain moins vite ? Quoi qu'il en fut, Maé ne bougea pas, et laissa la psychiste poursuivre son investigation. Peut-être trouverait-elle quelque chose, elle.

D'habitude, les gens ressentaient une légère gêne lorsque Vanilla lisait dans leur esprit dû aux ondes cérébrales quantiques qui, même si la plupart des gens ne pouvaient pas les utiliser, avaient quelques effets secondaires sur eux, comme une rapide tendance à la migraine.
Mais même si Vanilla aurait pu jurer que la jeune fille qui lui faisait face n'en disposait pas, elle ne semblait pas non plus ressentir la gêne habituelle. Au contraire, sa curiosité semblait avoir encore augmenté et elle faisait stoïquement face à la psychiste.
Alors, comme si elle y avait été invitée, Vanilla poussa sa lecture plus loin, tendant légèrement la main vers la personne qui lui faisait face pour mieux canaliser sa télépathie.

Comme d'habitude, de nombreuses images se succédaient à une vitesse folle, sans que Vanilla ne comprenne tout. Elle voyait de nombreux souvenirs concernant ce qu'elle avait appris s'appelait la guerre de l'étoile. Mais une sorte de filtre était présent dans l'esprit de Maé. Comme si les souvenirs qu'ell avait n'étaient pas à elle. Plissant légèrement ses yeux rouges vifs, elle comprit que la petite n'avait pas réellement vécu la guerre mais en avait entendu parler à la télévision.
Elle continua de lire et essaya de récupérer d'autres informations, mais des détails manquaient. Bientôt, les images se firent plus rares, moins rapides. Enfin, il n'y eut plus rien, comme si la petite était née il y avait quelques mois. Dans son esprit, Vanille s'était heurtée à un mur bleu. Elle n'avait encore rien vu de tel. C'était comme une protection de l'esprit, comme si les souvenirs présents derrière appartenaient à quelqu'un d'autre que la jeune fille.

Comprenant qu'elle ne pourrait pas briser ce mur sans nuire à la santé mentale de la jeune fille dans l'immédiat, Vanilla ferma son pouvoir et dit calmement :

- Bleu. Beaucoup de Bleu.

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Maé avait tenté de suivre la progression de la jeune fille parmi ses souvenirs. C'était une sensation fascinante. Désagréable et étrange, mais fascinante. Ses souvenirs à elle surgissaient dans sa mémoire les uns après les autres, d'abord à toute vitesse. La guerre de l'Etoile telle qu'elle l'avait lue dans les journaux. Les larcins qu'elle avait commis. Sa rencontre avec Nath. D'autres larcins. D'autres journaux. Et puis...

"Bleu. Beaucoup de Bleu."

Dès que la fillette éteint son étrange pouvoir, le mal de crâne frappa Maé sans prévenir. Elle poussa un cri, les mains fermées sur le crâne, et s'effondra à genoux au sol. Elle ne le savait pas, mais ses yeux luisaient du même bleu que le mur qu'avait aperçu la psychiste, et étaient aussi lumineux que les siens.

"Que se passe-t-il ? Jeune fille, vous allez bien ?"

Enfin revenu de son épopée dans les tréfonds de son arrière-boutique, le pharmacien entra en scène. Avec une vivacité étonnante pour son âge avancé, il prit le poignet de Maé et la força à s'asseoir pour la calmer.

Il la fit respirer profondément, une main sur son front pour en tâter une éventuelle fièvre, et lorsqu'elle eut repris ses esprits, il demanda :

"Que s'est-il passé ?"
"J'ai... eu mal au crâne, tout à coup. Désolée de vous avoir fait peur."

Lorsqu'elle releva les yeux vers la psychiste, leur lueur avait disparu, laissant place à ses iris bleus habituels, ternes et parfaitement normaux. Sans savoir vraiment si les pouvoirs de la jeune fille étaient capables de l'entendre, elle lança mentalement :

"C'était quoi, ce bleu ?"

Elle espéra de toutes ses forces que la gamine sache de quoi il s'agissait. C'était la première fois qu'elle pouvait être confrontée à une quelconque manifestation de son passé, et elle ne comptait pas en rester là. Il fallait qu'elle sache.

Au moment où Vanilla avait relâché sa pression mentale, la migraine avait frappé la petite de plein fouet, comme si elle avait attendu en embuscade pendant tout ce temps. Malgré la violence de la réaction, Vanilla n'avait pas bougé. Ce genre de réaction arrivait parfois, assez rarement mais parfois. C'était souvent lorsque la personne dont elle lisait l'esprit avait des souvenirs cristallisés auxquels elle-même ne pouvait pas avoir accès. Elle remarqua cependant que, pendant un bref instant, les yeux de son sujet s'étaient allumés d'un bleu vif, le même auquel elle avait été confrontée. Pour une des premières fois, Vanilla sembla surprise. Une telle couleur dans les yeux de quelqu'un était quasiment systématiquement la marque que cette personne possédait des pouvoirs psychiques. Vanilla avait ses yeux rouges et cette petite, pendant un instant, eut les yeux bleus. Se pouvait-il que ce mur soit lié à un pouvoir psychique plus puissant que le sien ? Quelque chose qui aurait scellé ses souvenirs ? Mais dans quel but ?

Le pharmacien arriva sur les lieux pour calmer la petite dont la migraine se dissipait petit à petit. Vanilla sentait de la surprise dans son esprit, un peu de peur et beaucoup de curiosité.

*C'était quoi, ce bleu ?* y avait-elle lu comme dans un livre.

Vanilla, pour ne pas trop alerter le pharmacien, entreprit de répondre en usant de la télépathie :

*Je suis incapable de te le dire. C'était comme si quelqu'un avait bloqué tes souvenirs à cet instant. Et essayer de passer outre serait trop dangereux, aussi bien pour moi que pour toi. Je ne peux pas prédire ce qu'il se passera si jamais je tente de lire au-delà.*

Messages : 25 Date d'inscription : 20/03/2014

Maé se releva lentement, laissant le vieil homme retourner à ses activités. Il tendit un petit sac à la psychiste, dont les derniers mots résonnaient dans son esprit :

*Je ne peux pas prédire ce qu'il se passera si jamais je tente de lire au-delà.*
*Attends-moi dehors, on va essayer un truc.*

Elle laissa la petite finir ses emplettes avec le pharmacien, puis quand vint son tour, elle lui présenta l'ordonnance froissée et à moitié déchirée que Nath lui avait confiée.

"Ahhh, mais il fallait le dire, si vous prenez ce médicament c'est normal les migraines !"
"Euh... C'est pour un ami."

Le pharmacien fronça ses sourcils broussailleux, et demanda :

"Votre... ami, il va bien ?"
"Hm... Pas vraiment, en ce moment. Il n'a pas pu faire le déplacement, c'est pour ça que je suis venue pour lui."
"Non, parce que je vois que la dernière prescription était il y a plus de trois mois. Il doit être dans un sale état, ce genre de maladie mentale attaque beaucoup le système immunitaire. Pourquoi n'est-il pas venu plus tôt ?"

Ca, Maé n'en savait rien. Elle décida de la jouer au hasard, et de sortir une excuse crédible que le pharmacien goberait à coup sûr :

"Après la guerre de l'Etoile, il a préféré ne plus s'approcher de Mégapagopolis... Il avait peur qu'il reste des Zodiac qui pourraient lui faire du mal."

Le vieux hocha la tête d'un air compatissant, et disparut à nouveau dans son arrière-boutique. La brunette sourit : elle n'était peut-être pas très forte au pickpocket, mais les mensonges, c'était son rayon. Édulcorer la vérité était facile, et assaisonner un gros mensonge d'une pointe de véracité était la clé du succès.

Le vieil homme revint moins d'une minute plus tard, et lui tendit un sac en plastique contenant le précieux médicament. Il lui donna la fréquence de prise, et ajouta un calmant dans le paquet, "au cas où" précisa-t-il. Maé ne préféra pas se demander au cas où quoi.

Elle remercia le pharmacien et sortit dans la ruelle, espérant que l'étrange jeune fille aux yeux rouges l'y attendrait.

Vanilla était sortie après avoir reçu son sac de médicaments. Une fois à l'extérieur, elle se retourna et attendit l'autre fille en silence. Si elle le souhaitait, elle tenterait de percer ce mur. Alors qu'elle s'attendait à voir la fille sortir, ce fut une autre onde psychique qui attira son attention : dans sa Poké-ball, son Débugant s'agitait, comme s'il voulait sortir. Vanilla jeta alors sa ball et le Pokémon en sortit :

*Tu vas vraiment essayer de briser ce mur ? Il n'est pas ordinaire, tu sais.*

*Je vais essayer. Je suis quand même curieuse de savoir ce qui a causé ça.*

Le Débugant sembla faire la moue au moment où Maé sortit de la pharmacie. Un regard suffit entre les deux petites et Vanilla tendit ses bras vers elle pour canaliser à nouveau ses ondes cérébrales quantiques.

Elle repassa les images qu'elle avait déjà vues jusqu'à arriver au mur bleu où elle essaya de concentrer encore plus son esprit. Elle ne voyait que le bleu, impossible de dire si elle avançait ou pas, si elle bougeait ou pas. Il fallait essayer autre chose que de simplement avancer.
Sous la force de ses ondes cérébrales quantique, ses cheveux se levèrent légèrement, comme soulevés par un léger vent. Elle essayait de toucher ce mur, comme pour en sentir la consistance.
Puis elle vit deux fentes horizontales. Qu'étaient-ce ? Elle s'en approcha et en toucha une. Soudain, les deux fentes s'ouvrirent, révélant deux grands yeux à l'éclat plus bleu qu'avant. Elle n'eut même pas le temps de le réaliser qu'elle fut violemment éjectée de l'esprit de Maé.
Sous la force du rejet, elle tomba en arrière et sa tête cogna le sol.

*Vanilla !*

Le Débugant se précipita pour l'aider. Plus de peur que de mal, mais Vanilla se tenait cependant le crâne : en plus du choc physique, un puissant choc mental avait momentanément déréglé ses ondes cérébrales quantiques. Elle trouva cependant encore la force de s'adresser à la fille par télépathie.

*Je... Il est trop puissant. Je ne peux pas voir au-delà.*

Messages : 25 Date d'inscription : 20/03/2014

Sans parler, la jeune fille se plaça face à Maé lorsqu'elle sortit de la boutique. Elle avait parfaitement compris pourquoi attendre dehors, et elle était prête à retenter l'expérience. Alors qu'elle s'approchait, la jeune fille libéra un Débugant de sa Ball. Ils se regardèrent quelques secondes, avant que la psychiste ne se rapproche à nouveau de Maé.

Sans se poser de question, celle-ci ouvre à nouveau son esprit. Totalement, cette fois, sans aucun sentiment parasite derrière. Elle revit ses souvenirs, d'abord rapidement, puis de moins en moins vite, comme s'ils étaient plus difficiles à atteindre. Puis, le mur apparut.

Immense et bleu, il obstruait totalement les pensées de la jeune fille, qui lutta avec Vanilla (soudain, elle savait son nom) pour le traverser. Elles parvinrent à avancer lentement, d'un centimètre, puis d'un autre... Une image apparut soudain devant elles. Lorsqu'elles s'en emparèrent, les deux yeux clos s'ouvrirent brutalement, laissant déferler sur Maé une sensation de mal de tête insoutenable et... d'une odeur étrange. Comme... une odeur de chaud. De sable, peut-être ?

Elle secoua la tête, et revint à elle. Des papillons dansaient devant ses yeux, et aussitôt, elle prit une grande bouffée d'air : trop occupée à ce qui se passait dans son esprit, elle en avait même oublié de respirer. Vanilla était soutenue par son Débugant, l'air épuisée et faible.

*Je... Il est trop puissant. Je ne peux pas voir au-delà.*
*Merci, Vanilla.*

Elle s'approcha de la jeune fille et lui serra brièvement la main, avant de s'enfuir en courant aussi vite qu'elle le pouvait malgré son mal de crâne. Elle ne s'arrêta de courir que lorsque ses poumons crièrent grâce. Elle repassait en boucle dans sa tête ces deux indices précieux quand à son passé : deux yeux fermés qui s'ouvrent sur un abîme bleuté, et une odeur de sable...

Maé sembla perdue un moment dans ses pensées. D'un coup, elle s'avança vers Vanilla, lui serra la main et s'enfuit en courant.

*Mais... mais que lui as-tu fait ?* demanda le Débugant.

*Rien. Je pense juste que ce qu'elle a vu lui a rappelé quelque chose. Quelque chose d'urgent ou de crucial. Il est possible que le temps la presse.*

Tiny, son Minidraco, apparut alors en Boa autour de son cou.

*Et toi ? Qu'en penses-tu, Vanilla ? Penses-tu qu'elle soit elle aussi une psychiste ?*

*Je ne sais pas. C'est possible. Mais je ne saurais pas être sûre. C'est plutôt qu'elle a croisé un puissant psychiste par le passé et que son esprit en a gardé les traces.*

*Tu ne veux pas la rattraper ?*

*Elle est trop loin. Elle se débrouillera.*

Pendant le silence qui avait ponctué toute cette conversation mentale, Vanilla s'était complètement redressée, avait ramassé le sac de médicaments et avait repris le chemin d'Avalaville. Il lui faudrait bien une journée pour y retourner, alors autant commencer au plus vite.

HRP:

» [Maëva et Alex&Vanilla]
» [S1] Vanilla, L'Enfant de Lavanville[Validé]
» Sortie à la neige ! [Vanilla] [Terminé]
» On s'était dis rendez-vous dans dix ans. [Alex et Vanilla]